LIBÉRATION DE CHANTRAINE

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ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION DE CHANTRAINE le 23 septembre 2024

Mesdames Messieurs,

Je salue la présence à cette cérémonie commémorative du 80ème anniversaire de la libération de Chantraine :

Monsieur le Député Stéphane VIRY

Madame Ghislaine JEANDEL JEANPIERRE, Vice-Présidente du Conseil Départemental, représentant le Président du Conseil Départemental,

Monsieur Yannick VILLEMIN, Conseiller Départemental et Vice-Président de la Communauté d’Agglomération d’Epinal, et représentant le Président Michel HEINRICH.

Le Commandant SERAIN, représentant le Colonel Grégory MOURAT, Commandant du Groupement de Gendarmerie Départemental des Vosges,

Le lieutenant ANOULD du SDIS,

Messieurs les représentants des anciens combattants, des médaillés militaires, de l’union national des parachutistes

Monsieur Jacques GRASSER, Correspondant Défense, représentant le Maire d’Epinal Patrick NARDIN,

Les élus de Chantraine,

Les enfants des écoles accompagnés de leurs parents, d’enseignants, de Me ROY, directrice de l’Ecole Elémentaire

Monsieur PROVIN, Professeur et Isabelle SIMON, Policière Municipale à Chantraine, que je remercie pour leur travail d’information auprès des enfants des écoles sur la libération de Chantraine.

Les chantrainoises et chantrainois présents,

Aujourd’hui, comme chaque année, la municipalité de Chantraine se retrouve, ici même, comme tous les 23 septembre, au bas de la rue Jules Ferry, afin de commémorer l’anniversaire la Libération de notre ville.

Cet été 1944, la France a retrouvé l’espoir, 160 000 soldats venus du monde entier ont débarqué le 6 juin en Normandie pour chasser les allemands, abattre le nazisme et rétablir la liberté.

Le mot de code de ce débarquement était « les carottes sont cuites ».

Ils ont été rejoints le 15 août 1944 en Provence par les 260 000 soldats des troupes combattantes de la première armée Française d’Afrique du Nord.

Ici, en préparation de ce débarquement, souvenons-nous des terribles bombardements alliés des 11 et 23 mai qui ont frappé l’agglomération spinalienne.

La caserne de Courcy est bombardée. Sous ces bombardements, plus de 500 soldats indiens, Népalais et Pakistanais prisonniers des allemands sont morts pour la France.

En réponse aux actes de la résistance, les allemands répondent par des représailles, des massacres et des fusillades.

La déroute de l’armée allemande a commencé.

Le 23 août 1944 les troupes du Général Leclerc sont aux portes de Paris.

Le vendredi 25 août 1944, à 15h 30, le général Philippe Leclerc de Hauteclocque (43 ans) reçoit à Paris, devant la gare Montparnasse, la capitulation des troupes d'occupation de la capitale. Le soir même, De Gaulle s'installe au ministère de la Guerre en qualité de chef du gouvernement provisoire de la République française, et le lendemain, le chef de la France libre descend en triomphe les Champs-Élysées, suivi de Leclerc et de ses fidèles de la première heure. De septembre 1944 à février 1945 de violents combats vont alors opposer des troupes américaines et françaises aux troupes allemandes.

Intervenant après la jonction des forces alliées débarquées en Normandie et celles débarquées en Provence, les Vosges marquent la première vraie résistance allemande en France à l'avancée alliée après l'effondrement allemand du front en Normandie.

L'armée allemande, harcelée par les FFI et par l’avance de la 7e armée américaine et de la 1re armée française, s’était réorganisée derrière les défenses naturelles du massif des Vosges, ce qui explique les difficultés de l’avancée des armées alliées.

A la fin de ce mois de septembre 1944 les chantrainois doivent sûrement comprendre que la libération de Chantraine approche.

Le 12 septembre 1944, les soldats de la 2e division blindée (2e DB) ont certainement ressenti un peu d’inquiétude lorsqu’ils ont croisé les colonnes blindées allemandes de la 112e Panzerbrigade.

Une quarantaine de chars français doit faire face à une centaine de chars allemands. D’un côté des chars Panther et des chars Pz IV, de l’autre des chars Sherman et des chars M10.

Aidés par l’aviation américaine, les soldats se lancent dans une bataille de chars de combat qui durera trois jours : ce sera la plus grande bataille de chars de la campagne de France.

Malgré la supériorité numérique des troupes allemandes, les soldats de la 2e DB détruisent plus de la moitié de leurs chars. Le 15 septembre, les soldats français emportent la victoire et ce qui reste des troupes allemandes se replie dans l’espoir de préparer une riposte ordonnée par Hadolf HITLER.

Bien que désorganisée la résistance des forces allemandes sur l’agglomération spinalienne est bien présente, détruisant ainsi le viaduc de Saint Laurent, le Pont Canal à Golbey, de nombreux ponts, et forçant la population Chantrainoise à édifier trois barrages : au-dessus de l’actuelle rue Jules Ferry, au niveau de la poudrière face à l’étang, et rue Varroy (Tranchée antichar).

Le 21 septembre, cinq chars « Sherman » se montrent au sommet de la route de Bains, ils poussent une reconnaissance jusqu’au lieu-dit « les trois puits » puis, craignant se heurter à de redoutables Panzer, se retirent non sans avoir tiré quelques obus qui incendient la Boulangerie Lienart (actuellement maison de M. JJ DEMULLIER, le petit fils du boulanger pré-cité).

Ce même jour à 16H00, un Feldwebel est tué sur notre commune, les Allemands prétendent avoir été attaqués par des terroristes, le Maire M. Maure est arrêté tout comme le cheminot Pierront. Ils sont emmenés à la Kommandantur, interrogés, puis finalement relâchés. Dans le bas des Brosses, derrière le mur de soutènement d’un jardin appartenant à l’hôpital St Maurice, une mitrailleuse Allemande est en position. Elle a sous son feu le bas de la rue de la Tabagie et c’est cette mitrailleuse qui abat l’agent de police Riette rentrant chez lui à la nuit tombée, les Allemands l’ayant pris pour un combattant !

Le 22 Septembre, les chars américains ont pris à revers le barrage au sommet de la côte des brosses, en passant par le bois pour regagner la rue Jules Ferry par le chemin qui descend de la forêt derrière la mairie.

Pour 13H00 la partie supérieure de Chantraine est nettoyée, les FFI s’installent à la mairie et hissent le drapeau tricolore. Les premiers véhicules américains descendent les Brosses.

Les Allemands ont miné les rues et un véhicule saute sur une mine vers le n° 3 de la rue Jules Ferry. Les deux occupants, le Sergent Rockfeller et le soldat Stephan, sont tués.

Le 23 septembre les combats continuent, un obus éclate devant la mairie, tuant Catherine BERNARD, sœur du bien connu et regretté menuisier Jean BERNARD.

D’autres civils ont trouvé la mort lors de ces combats.

Louis Mathieu, conseiller municipal et rapporteur de l’histoire de Chantraine dans les bulletins municipaux des années 60/70, regrettait dans le bulletin de juillet 1969 que très peu de témoignages ne soient arrivés en mairie pour dénombrer ces civils, tout comme il écrivait à propos des soldats américains Rockfeller et Stephan : « Tous les ans la Municipalité de Chantraine et quelques Chantrainois n’oublient pas, Oh ils sont bien peu nombreux à venir se recueillir devant ce modeste monument.

Mesdames et Messieurs,

Nous devons nous souvenir du courage et des sacrifices de tous ces soldats morts pour libérer la France, et faire pour que toutes ces souffrances et malheurs ne puissent se reproduire.

Nous devons y veiller, mais hélas les conflits en cours nous montrent que l’histoire se répète avec tous les malheurs qu’elle engendre. Proche de notre pays, la guerre en Ukraine nous le rappelle.

Pour terminer, en ce moment solennel, je veux avoir une pensée aux deux Maires de Chantraine durant cette Guerre, d’abord Joseph COLIN jusqu’en 1942, et ensuite Gaston MAURE et à leurs conseillers municipaux, mais aussi à tous les Chantrainoises et Chantrainois . Pendant toute cette guerre ils ont eu à vivre des moments de malheurs et attendre dans l’angoisse, l’inquiétude et la peur, ce jour de la Libération.

En ce jour anniversaire de la Libération, ayons une dernière pensée envers les deux soldats Américains Rockfeller et Stephan, morts pour Chantraine, et aussi pour tous les morts durant ce conflit. A vous tous, je vous renouvelle mes remerciements pour votre participation à cette commémoration.

Le Maire de Chantraine

Marc Barbaux